dimanche 29 avril 2018

«Mémé» - une ode nostalgique, mais réaliste à la simplicité, à l'humanité, et aux valeurs de la vie, cultivées dans l’enfance de chacun de nous.


Dans «Mémé», l'acteur–écrivain Philippe Torreton dresse le portrait amoureusement dessiné de sa grand-mère Denise, femme de peu de biens mais de beaucoup de cœur. 

L’auteur nous emmène chez sa Mémé, il lui a concocté un bel hommage et dans cet album de souvenirs nous découvrons quelques clichés de nos propres grands-mères. Plusieurs d'entre nous ont, ou ont eu, aussi une mémé qui vivait à la campagne, et qui aussi était une mamie. Dans ce livre, nous apercevons sa silhouette avec sa blouse et ses rondeurs, nous revoyons sa maison, son buffet en vrai bois aux portes sculptées et les cloques du papier-peint, nous nous souvenons de ses bons petits plats, de sa générosité inversement proportionnelle à ses propres besoins.
J'y ai retrouvé ma grand-mère et ça a été très émouvant ! 

Philippe Torreton nous décrit la vie de sa Mémé en (la) Normandie, une vie de travail, faite de simplicité et de valeurs authentiques.
Mémé fait partie de ces personnes qui aident à fonder les bases d'une vie, une dame qui donne toute sa personne, toute sa force aux siens.

C'est chez sa Mémé, dans une petite maison normande humide et pleine de courants d'air que l’écrivain a vécu les plus merveilleuses vacances de son enfance. Et c'est un vrai bonheur de pénétrer dans sa ferme, où il se remémore les odeurs, les sensations, les images, les mots, les habitudes "Un poulet de Mémé nous faisait trois jours ou trois repas : rôti le dimanche midi, froid avec de la mayonnaise le dimanche soir, en vol au vent le lundi soir. Trois repas" et à travers ses émouvants souvenirs, il dresse un portrait tendre et attachant de sa généreuse Mémé aux mains abimées par une vie de travail. «Tu n'étais pas avare, tu as tout donné, tu n'as gardé que deux blouses pour toi. Jeune on t'a donné le nécessaire, adulte tu n'avais que l'utile et à la fin de ta vie il ne te restait que l'indispensable.»


Une vie rude, sans confort, à compter chaque sou
(s). «Au pays de Mémé on ne reste pas sans rien faire, c'est comme ça, toute une vie à s'user pour assurer l'ordinaire, chaque jour comme une tâche, une vie de labeur, s'arrêter c'est tomber.»


Philippe Torreton et sa mémé, c'est tout un univers.
Depuis qu'il est tout petit, on ne sait pas très bien qui veille sur qui, pour lui, sa Mémé, c'est sacré.
Une Mémé qui a connu deux guerres, qui a perdu des êtres chers, qui a eu deux maris, qui s'occupait de sa ferme, qui faisait tourner tout un monde autour d'elle comme le soleil tourne autour de la terre.
Elle n’était pas facile la vie de Mémé, une vie faite de travail, de soucis pour les autres, une vie où elle ne s'est jamais penchée sur elle-même, elle ne se demandait pas si elle était heureuse ou non, c'était comme ça, «on faisait ce qu'on pouvait avec ce qu'on avait.» 

L’écrivain nous parle de sa Mémé avec des phrases parfois drôles, parfois tristes, mais toujours on sent bien tout l'amour qu'il avait pour elle.

Un très beau portrait pétri d'émotions contenues, d'humilité, de bon sens, et de vérités attachées à ces "petites gens", femmes de courage, ces personnes de la terre, travailleuses et discrètes, uniques, effacées , taiseuses et têtues, aimantes à souhait sous un dehors un peu bourru !


Philippe Torreton dresse le portrait "amoureux", intimiste, au plus près, d'une femme, d'une famille, d'une époque aussi.


Sa Mémé toute petite et toute seule face au monde : son dos douloureux, ses activités laborieuses pour transformer son quotidien, la nécessité absolue de ne pas gâcher, son corps tordu et blessé après une journée de labeur, là-bas à la ferme, etc…

Nostalgie et tendresse rythment ce récit authentique, vrai, sincère, ces souvenirs précieux où l'humour et le sens du dérisoire cachent une grande émotion et une admiration sans faille pour cette Mémé silencieuse de mots mais infiniment bavarde en preuves d'amour et en sacrifices !

Ce puzzle de souvenirs imagés se révèle comme une ode à la simplicité, à l'humanité, aux valeurs d'autrefois, et, en braquant ainsi notre regard du côté de nos racines, il ne peut que nous interroger sur nos actes, en nous permettant une mise à distance de la société de consommation, ainsi qu'une vraie réflexion sur nos rapports avec nos proches. 

Ainsi (En fin), Philippe Torreton nous dresse le portrait de sa grand-mère avec qui il a eu une relation exceptionnelle.

Il a eu aussi la chance de la garder jusqu'à l'âge adulte où elle venait le voir sur scène car pour elle, il était important que ses enfants et petits-enfants soient instruits et gagnent ainsi une liberté. Elle ressentait sa vie de labeur comme une dictature et ce, sans geindre sur son existence.
J'ai aimé de nombreuses scènes du livre: quand l’auteur a de la peine à la quitter le(a) dimanche pour la semaine, quand il décrit ses mouchoirs et leurs fonctions et tant d'autres plus pénibles quand il la voit pour la dernière fois et pense à un tableau de Munch.

Je voudrais dire à toutes les mémés, Grand-mère, Grand-maman, Mamie, etc... à toutes celles déjà parties, à celles encore présentes, à celles en devenir, que vous étiez, vous êtes, vous serez comme des soleils pour vos petits-enfants.

Grace au livre «Mémé», j'ai vu défiler devant mes yeux beaucoup de souvenirs inoubliables d'une époque à jamais révolue pour moi !

15/20

vendredi 27 avril 2018


Quand j’ai commencé ce livre, j’ai trouvé des choses intéressantes dans (en) chacun des personnages décrit(e)s par Amin Maalouf. Bien sûr, je ne l’ai pas lu entièrement  mais c’est une  tâche qui reste en attente parce que ce livre est vraiment captivant pour connaître ces quatre siècles d’histoire de la culture française.

Comme personnage j’ai choisi Phil(l)ippe Quinault , un véritable enfant prodige, élu en 1670 au fauteuil nº 29 de l’Académie Française. Fils d’un boulanger, il est né à Paris en 1635. Il avait 18 ans quand il a connu son premier succès comme auteur de théâtre et a ensuite continué multipliant ses triomphes avec une production importante de comédies et de tragédies qui se jouaient devant un public enthousiaste . Il a aussi été très apprécié du Roi(s) Louis XIV.

Quinault était un homme très intelligent et avisé qui a été le premier à écrire des livrets d’opéra en langue française lorsque ce genre littéraire n’existait qu’en italien.

Avant d’inaugurer sa carrière de librettiste, il avait fait des études de droit et possédait un titre d’avocat au Parlement de Paris, en plus d’une charge d’auditeur à la Cour des comptes.

À l’époque de son élection à l’Académie, Quinault avait commencé une collaboration avec un talentueux compositeur, Jean-Baptiste Lully , pour écrire des textes adaptés à ses compositions. C’était un compositeur venu d’Italie très apprécié du Roi. Quinault et Lully allaient devenir les vedettes de la cour en participant à la création des fêtes somptueuses de Louis XIV.

Cette collaboration a apporté à Quinault notoriété et fortune, mais aussi beaucoup de jalousie et de dénigrement.  On pense que les grands hommes, qui écrivent l’histoire,  ont un sentiment très élevé les uns envers les autres, mais la réalité est qu’ils souffrent de l’envie, de la jalousie et des sentiments ignobles comme tous les humains.

Je voudrais souligner qu’en plus d’avoir révolutionné la manière de prendre plaisir aux (jouir les) représentations d’opéra permettant au public de comprendre les paroles chantées,  il a été aussi , dit-on ,  le premier auteur à recevoir un paiement sur les (aux) recettes.

Il n’avait que 18 ans lorsqu’il a écrit(e) sa première œuvre « Les Rivales ». À ce moment-là, elle a été appréciée (il était pris en affection) par Tristan L’Hermite qui l’a présentée dans les salons comme étant de lui , mais quand les comédiens ont connu le jeune auteur ils ont décidé de le payer sur les (aux) recettes. Cette action a été à l’origine des droits d’auteur en  France.

Comme le Roi était un libertin qui avait eu de nombreuses maîtresses tout au long de sa vie, les prédicateurs de l’époque culpabilisaient Quinault pour les textes lascifs de ses chansons. En particulier l’évêque de Meaux, Bossuet, qui était le confesseur d’une partie de la famille royale et qui ne cessait de recommander au souverain de se comporter comme un bon chrétien, d’honorer son épouse et d’ignorer les jolies femmes qui frétillaient autour de lui.

Malheureusement,  à la fin de sa vie l’auteur a vécu dans la peur d’un châtiment divin pour avoir écrit ses paroles d’amour  et il est mort dans la solitude.
13,5/20

Un fauteuil sur la seine - Joseph Michaud


Joseph Michaud est né en 1767 en Savoie  près d’Albens, sur un territoire appartenant alors au royaume de Sardaigne et qui comprenait également à la même époque, Nice et la Corse.
Son père qui avait fréquenté l’école militaire de Turin et qui se destinait à intégrer l’armée du roi de Sardaigne, Charles Emmanuel III, avait été obligé de fuir son pays natal suite à un incident grave et à s’expatrier en France.
Joseph Michaud fit ses études dans l’ancien collège jésuite de Bourg-en Bresse. Il écrivit ses premiers textes littéraires en travaillant dans une librairie lyonnaise. Á l’âge de 23 ans, il monta á Paris pour collaborer à divers journaux.
Admirateur des philosophes du siècle des Lumières (XVIII siècle), de Voltaire, Montesquieu, Denis Diderot et Rousseau, lui-même épris de liberté et hostile à toute forme d’oppression, Michaud caressait les idéaux révolutionnaires de son siècle.
Le siècle des Lumières a été un mouvement philosophique et culturel lancé en Europe dans le but de dépasser l’obscurantisme et de promouvoir les connaissances.
Les idéaux défendus par les révolutionnaires français étaient basés sur les droits civiques égaux  pour tous, la liberté et la fraternité.
Lors des évènements de 5 Octobre 1795, connus comme l’insurrection du 13 Vendémiaire, Joseph Michaud avait appelé à l’insurrection dans son journal,  La Quotidienne, un journal royaliste et pour cela avait été arrêté et condamné á mort. Chaque jour, on conduisait le prisonnier entre deux gendarmes à cheval pour être interrogé aux Tuileries.
Amin Maalouf, l’auteur, raconte qu’un ami de Michaud, Nicolas Giguet qui avait fait ses études avec lui en Bresse, décida d’apporter son aide à son ami. Un jour, Giguet  s’approcha du petit cortège, entama la conversation et proposa aux  gendarmes d’aller dans un restaurant pour déjeuner tous ensemble. Là, il vanta les incomparables poulardes de Bresse. Michaud descendit à la cuisine pour, dit-il,  surveiller la cuisson des poulardes et… en profita pour s’enfuir !
Michaud se refugia ensuite en Suisse. En 1799, quelque temps plus tard, il publia des textes contre Bonaparte et fut à nouveau envoyé en prison. Quelques années après, il rallia cependant le pouvoir de Bonaparte, devenu l’empereur Napoléon Ier.
Sa grande passion était l’histoire. Il est l’auteur avec son frère d’une œuvre considérable : « La Biographie Universelle «  en 45 volumes. Il a aussi écrit une « Histoire de Croisades » demeuré comme ouvrage de référence pour les historiens.
Amin Maalouf souhaitait lui rendre hommage. En effet, le travail d’historien de Michaud  avec Histoire des Croisades lui a permis d’écrire son premier livre qui a été un très grand succès littéraire en France.
Joseph Michaud n’obtint jamais la nationalité française. On ne sait pas si c’est par négligence ou parce que comme ex-fugitif il voulait pouvoir se réfugier dans un autre pays en cas de nouveaux problèmes.
Joseph Michaud élu en 1813 au fauteuil 29, fut le troisième et dernier titulaire du fauteuil à  avoir vécu sous la Révolution.  





L'amitié homme-femme : contradiction impossible à dépasser ou fraternité transcendant nos instincts


L’amitié homme-femme : est-ce une mission impossible ?

L’éternelle question de l’amitié homme-femme a, depuis des décennies, fait couler beaucoup d’encre. Concept utopique pour certains, réalité pour d’autres, cette relation s’est généralisée par la mixité des écoles, puis l’avènement des femmes sur le marché du travail. Mais alors, une amitié homme- femme peut-elle vraiment être sincère et durable ?

Avantages de l’amitié homme-femme

Un ami est une personne de confiance, avec qui nous avons créé des liens solides et sincères, et une personne sur laquelle nous pouvons compter en toutes circonstances. Ce confident nous apporte un équilibre important dans notre quotidien et nous comprend, quelle que soit la situation envisagée. L’un des principaux atouts d’avoir un ami du sexe opposé réside justement sur le fait qu’il est différent ! Il pourra nous exposer un point de vue opposé, et des discussions plus diverses que ce que nous auriez pu avoir avec des ami(e)s du même sexe. La vision des hommes et des femmes peut parfois être très différente, aussi bien sur le monde du travail que sur les relations personnelles. Cette mixité peut donc apporter une ouverture d’esprit à l’un, sur la façon de voir les choses par l’autre. En outre, avoir un ami de sexe opposé peut nous permettre d’élargir notre cercle social et de rencontrer d’autres personnes, parfois même de futures conquêtes, connues et approuvées par notre bienfaiteur/bienfaitrice.

Amitié homme-femme : durabilité

L’amitié homme-femme a véritablement évolué au cours du siècle dernier, notamment grâce à l’amélioration des droits de la femme, devenue aujourd’hui l’égale de l’homme. La mixité dès le plus jeune âge a soulevé les barrières homme-femme et a permis à une multitude de personnes de créer des liens solides et sincères depuis la cour de récréation. Mais il s’avère que dans la majorité des cas, les amitiés homme-femme à l’âge adulte se forment surtout avec des personnes célibataires, concept qui a tendance à s’inverser lorsque l’un des deux amis est en couple. En revanche, si le nouveau conjoint rentre dans le cercle d’amitié et adhère à cette relation, les liens peuvent perdurer bien au-delà du couple.


L’amitié et sa transformation en amour

Pour qu’une amitié homme-femme soit durable, il faut rapidement en poser les limites. Toute ambiguïté ou signe explicite de la part de l’un pourra être sévèrement interprété de la part de l’autre, qui n’envisageait pas cette relation aller plus loin, le flirt étant la principale cause de rupture d’une relation amicale entre homme et femme. Inversement, tout sentiment de jalousie envers le conjoint de son ami pourra mettre en péril cette amitié, aussi belle soit-elle.
Néanmoins, comme dans beaucoup de comédies romantiques, il peut arriver que certaines relations amicales aient une «happy end» et que notre meilleur ami devienne alors notre âme sœur. Et qui mieux que lui pour nous comprendre et partager notre quotidien ? Quoi qu’il en soit, il est plus saint de parler de ses sentiments à l’autre plutôt que d’espérer qu’ils soient réciproques. Et qui sait, cela pourra peut-être déboucher sur une belle histoire d’amour…

Ami(e) avec son ex : mythe ou réalité ?

Inversement, il peut arriver qu’une relation amoureuse ne fonctionne pas sur le plan physique, mais soit tout à fait fusionnelle au niveau intellectuel. La tentation sexuelle n’est plus, étant donné que l’expérimentation a déjà eu lieu, et l’échec de la relation amoureuse enlève toute idée d’une histoire d’amour au-delà de l’amitié. Seule ombre au tableau, les nouveaux conjoints apprécient difficilement une amitié homme-femme de son ou sa compagne, mais encore moi avec un(e) ex petit(e)-ami(e) ! Là encore, le dialogue est de mise pour apaiser les tensions et éviter tout malentendu !



Un fauteuil sur la Seine: André Siegfried.




André Siegfried est né au Havre le 21 avril 1875. Il est un grand sociologue, historien et géographe français, pionnier de la sociologie électorale.
André Siegfried est élève au lycée Condorcet. D’abord tenté par la politique, à l’instar de son père Jules Siegfried qui a été maire du Havre, député de la Seine-Inférieue et ministre du Commerce, il y renonce après plusieurs échecs, dont quatre aux élections législatives (1902, 1903, 1906 et 1910).


Libre-penseur et protestant au moment où la loi Combes interdit tout enseignement aux membres d’une congrégation (1904) et où la loi de la séparation des Églises et de l'État (1905) est votée, il rédige un essai sur la société canadienne dans laquelle il dénonce les écoles confessionnelles ainsi que l’influence religieuse ambiante. D’abord critiqué par le théologien Dominique-Ceslas Gonthier, son ouvrage est encore aujourd'hui perçu de manières diverses, certains le jugeant trop critique tandis que d'autres en font un reflet fidèle du passé religieux du Canada.


VIE POLITIQUE
Engagé en politique aux côtés des radicaux indépendants et des républicains de gauche, André Siegfried se présente en 1902 dans les Basses-Alpes, dans la circonscription de Castellane, dont le député sortant est le progressiste antidreyfusard Boni de Castellane. Battu par ce dernier, il l'accuse de diffamation et obtient l'annulation de l'élection le 7 novembre suivant. Cependant, à l'élection partielle du 25 janvier 1903, Siegfried est à nouveau battu, avec plus de 500 voix d'écart.
Lors des élections législatives de 1906, il se présente dans la 2e circonscription du Havre contre le député sortant progressiste Louis Brindeau, qui le bat dès le premier tour avec 9194 voix contre 7696.


En décembre 1909, il brigue un poste de conseiller général dans le 4e canton du Havre. Arrivé en seconde position au premier tour derrière le maire radical-socialiste de Graville-Sainte-Honorine, le docteur Valentino, il est battu au second tour.


Le 24 avril 1910, il tente une dernière fois sa chance dans la 2e circonscription du Havre. Il arrive en deuxième position (avec 5 715 voix), devant Valentino (4 255 voix) mais loin derrière Brindeau (8 758 voix). A la fin il est battu au second tour, avec 7 687 voix (contre 10 210 à Brindeau).


SOCIOLOGUE, HISTORIEN, ÉCONOMISTE, ÉCRIVAIN
Il est à la fois sociologue, historien, économiste et écrivain. Il enseigne à partir de 1911 à l'École libre des sciences politiques. Proche du sociologue Gustave Le Bon L'âme des peuples, il publie en 1913 son Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République, ouvrage fondateur de la sociologie électorale dans lequel il insiste notamment sur l’influence de la géologie sur le vote des habitants d’une quinzaine de départements de l’Ouest de la France durant les quarante premières années de la Troisième République. 


Il fait d’interprète pendant la Première Guerre Mondiale. 


Très attaché à sa ville natale, il sera le premier président d'honneur de l'Institut havrais de sociologie économique et de psychologie des peuples (fondé en 1937).


VIE ACADEMIQUE
En 1932, il est élu à l’Académie des sciences morales et politiques. En 1933, il obtient la chaire de géographie économique et politique au Collège de France. À partir de 1934 et jusqu’à sa mort, il collaborera de façon régulière au Figaro. Il devient Grand officier de la Légion d´honneur. Deux mois après la Libération de Paris, le 12 octobre 1944, André Siegfried est élu à l’Académie française, en même temps que Louis de Broglie et Louis Pasteur Vallery-Radot, avec 13 voix au fauteuil de Gabriel Hanotaux. Il s'agit de la première élection depuis l'invasion allemande.
L'Académie, dont une douzaine de membres décédés n'ont pas été remplacés depuis quatre ans, et dont plusieurs autres membres vivent en exil ou sont emprisonnés, ne peut réunir ce jour-là que dix-sept votants, soit moins que le quorum exigé. Ces trois élections sont malgré tout considérées comme valables et les trois nouveaux académiciens pourront même prendre part aux élections suivantes avant d'avoir été reçus en séance solennelle. André Siegfried est reçu le 21 juin 1945 par le duc de La Force.
Il écrit régulièrement dans la revue du diplomate Montguerre, l'Échauguette.


Par ailleurs, il devient le premier président de la Fondation nationale des sciences politiques, en 1945. On lui doit de nombreuses études sur les pays anglo-saxons, la France et la sociologie électorale.


En 1954, il fonde l’Institut des sciences et techniques humaines (Quai de Javel), classe préparatoire aux grandes écoles.


André Siegfried est mort à Paris le 28 mars 1959. Son épouse Paule Laroche, est décédée en 1964.






mercredi 25 avril 2018

L’amitié homme-femme : contradiction impossible à dépasser ou fraternité transcendant nos instincts ?

À l’occasion de la journée internationale de l’amitié, un magazine masculin propose un numéro spécial : « L’amitié homme-femme : contradiction impossible à dépasser ou fraternité transcendant nos instincts ? »


Bonjour, chers lecteurs (De bons jours, nos lecteurs estimés), cette semaine nous avons préparé un reportage spécial sur l'amitié homme – femme… est-elle vraiment possible ?

Voyons d'abord ce qu'en(i) pensent les femmes…  et cela peut peut-être nous surprendre puisque nous voyons que, par exemple, le magazine aufemenin, célèbre la journée internationale de l’amitié en affichant comme titre en première page : « L'amitié homme-femme est un mythe et le sexe n'y est pour rien ! »

Cette déclaration est basée sur une nouvelle étude et on nous dit que le sexe, cette foi, n’est pas en cause. Non, ce qui semble être particulièrement important pour les hommes c’est le temps qu’on passe avec l’autre personne, c'est-à-dire, « la proximité et la disponibilité », pas comme (ça) pour les femmes, qui peuvent faire des efforts pour conserver une amitié à distance… on voit donc que ça ne(a) marche pas…

Mais le huffingtonpost, en citant la célèbre phrase « entre hommes et femmes, il ne peut y avoir d'amitié car le sexe fait toujours barrage » du film Quand Harry rencontre Sally, n’est pas d’accord. 

Ce journal nous dit(parle) que les résultats d’une étude du Journal of social and personal relationships montrent que, d’abord, la plupart des hommes (particulièrement les jeunes) « sont guidés par leur instinct sexuel lorsqu'ils entament une relation amicale avec une personne du sexe opposée », tant les hommes mariés que les célibataires, alors que les femmes tendent à une relation plus « platonique »…

Et vous, (nos) chers lecteurs, qu’est-ce que vous en pensez ?


Citations :



Quand Harry rencontre Sally (1989). Dir: Rob Reiner. 

14/20   La construction n'est pas toujours claire : tu annonces l'opinion des femmes et tu passes à parler de celle des hommes dans le même paragraphe et sans l'avoir annoncée.

lundi 23 avril 2018

L‘amitié homme femme est-elle possible ?
Beaucoup de sociologues y sexologues ont parlé de (dans) ce sujet. Dans une relation amicale qui dure pendant plusieurs années, l'affection que l'on ressent pour l'autre évolue au fur et à mesure surtout entre deux sexes opposés(e) ; On peut tout à fait considérer que, dans une histoire d'amitié entre homme et femme, il puisse arriver à un moment de la vie une attirance sexuelle ou sentimentale. Un ami, c’est quelqu’un qui nous connaît par cœur et l’amitié se transforme(passe) volontiers et le chemin suit un  ordre tout à fait diffèrent que dans le cas du désir ; mais on n’est pas sûrs de comment cela va évoluer dans (durant) le temps. Personnellement, je pense  que l’amitié homme femme est possible, mais fragile ; Souvent un jeu de séduction s’installe entre un homme et une femme amis(e), parfois sans que cela ait de conséquences sur leur relation, parfois l’attirance est là ; mais elle reste sous-jacente (réservée) pour pouvoir laisser place à l’amitié et parfois l’ambiguïté  peut apparaitre ; La conception de l'amitié homme-femme pourrait aussi dépendre du genre ; homme ou femme. Il (C’)est vrai que n(N)ous aimons les positions nettes soit il y a du désir, soit il n’y en a pas. Mais la vie est  plus floue, elle ne suit jamais (elle ne va jamais suivre) la ligne que nous  avons tracée.

13,5/20

Un fauteuil sur la Seine: 18 - Sur Claude Lévi-Strauss (1908-2009)

18 - Sur Claude Lévi-Strauss (1908-2009)

Claude LÉVI-STRAUSS Élu en 1973 au fauteuil 29


 
Grand-croix de la Légion d’honneur
Commandeur de l’ordre national du Mérite
Commandeur des Arts et des Lettres
Commandeur des Palmes académiques
Commandeur de l’ordre de la Couronne de Belgique
Commandeur de l’ordre national de la Croix du Sud du   Brésil
Étoile d’or et d’argent de l’ordre du Soleil levant
Grand-croix de l’ordre du Mérite scientifique du Brésil
Professeur au Collège de France
Anthropologue
Ethnologue 
(Académie française, Les inmortels, Nº 647)
Né le 28 novembre 1908 à Bruxelles, Lévi-Strauss grandit à Paris dans une famille juive alsacienne, son père était le peintre Raymond Lévi (petit-fils d'Isaac Strauss, chef d’orchestre à la cour de Louis-Philippe Ier), portraitiste, qui connaît à Paris des difficultés financières à cause du déclin du portrait peint « …il pâtissait de l’émergence d’un nouvel art qui était en train de rendre le sien totalement obsolète : la photographie… » (Maalouf, 2016). Néanmoins (peut être grâce à (pour) l’influence d’Isaac Strauss) « chez lui, on chante Offenbach par cœur et on va à l’opéra même quand on n’a pas beaucoup d’argent » (France-Culture).

Après ses années de lycée, Claude obtient sa licence à la faculté de droit à Paris et son diplôme d'études supérieures de philosophie à la Sorbonne (1927). Pendant ses études universitaires, il découvre Marx et Freud et s'intéresse à (per) la politique, devenant secrétaire général des étudiants socialistes S.F.I.O. De 1928 à 1934, Lévi-Strauss enseigne la philosophie aux lycées de Mont-de-Marsan et de Laon, mais il n’aime pas la forme traditionnelle de l’enseignement.  

En 1934, on lui propose d'occuper un poste de professeur de sociologie à l’université de São Paulo et il se rend au Brésil (1935-1938), où il organise des études et des expéditions ethnographiques.

Après (Ensuite) un bref retour en France, il part aux États-Unis (à) enseigner à la New School for Social Research de New York, ville où dans cette période on vivait la naissance du structuralisme. New York est aussi l’endroit où il rencontre Roman Jakobson, qui va l’initier à la linguistique.

Lévi-Strauss « …découvre dans la phonologie structurale un modèle exemplaire pour mettre en œuvre son intuition, et dans l’abondante littérature ethnographique qu’il dépouille à New York, les matériaux pour nourrir ce modèle. Celui-ci présente quatre caractéristiques remarquables : il abandonne le niveau des phénomènes conscients pour privilégier l’étude de leur infrastructure inconsciente ; il se donne pour objet d’analyse non pas des termes, mais les relations qui les unissent ; il s’attache à montrer que ces relations forment système ; enfin, il vise à découvrir des lois générales » (Descola, 2010).

Il travaille sur une analogie avec la relation entre les phonèmes et les termes pour l’appliquer aux parents « …les uns comme les autres sont des éléments dont la signification provient de ce qu’ils sont combinés en systèmes, eux-mêmes produits du fonctionnement inconscient de l’esprit, et dont la récurrence en maints endroits du monde suggère qu’ils répondent à des lois universelles… » (ibid.), Lévi-Strauss veut(x) prouver, en utilisant une méthode scientifique, qu’il n’y a pas de(s) différences entre les parents en fonction de la civilisation, que les lois régissant les parents sont les mêmes pour les parents occidentaux(les) que pour les parents de toutes les autres civilisations, ou, comme Maalouf récapitule (2016) : « …pour les liens de parenté, par exemple, ou pour le langage, ne pourrait-on pas établir des lois universelles, dès lors qu’il s’agit de prédispositions mentales innées à l’homme et antérieures à toute société particulière ? ».

C’est avec cette hypothèse sur le modèle linguistique qu’il écrit(ve) à New York sa thèse Les Structures élémentaires de la parenté pour son doctorat ès lettres en 1948 ; il (et) revient(s) ensuite en France. Cet ouvrage l’établirait comme un grand ethnologue et part  « d’un vaste mouvement intellectuel, le structuralisme, qui verra en Lévi-Strauss l’un de ses inspirateurs » (ibid.).

En 1959 il est nommé professeur au Collège de France, chaire d’anthropologie sociale, où il reste jusqu'à sa retraite en 1982.

Ses oeuvres principales sont Tristes tropiques (1955),  et les Mythologiques (tétralogie ; 1964-1971), où on constate que Lévi-Strauss refuse toujours l’hégémonie de la civilisation de l’homme blanc et de son « progrès », comme Maalouf souligne, « Lévi-Strauss voulait aller plus loin, beaucoup plus loin encore : ‘Je suis persuadé, écrivait-il, que les sociétés humaines, comme les individus – dans leurs jeux, leurs rêves ou leurs délires –ne créent jamais de façon absolue, mais se bornent à choisir certaines combinaisons dans un répertoire idéal qu’il serait possible de reconstituer.’ En faisant l’inventaire de toutes les coûtumes observées, de toutes celles imaginées dans les mythes, "on parviendrait à dresser une sorte de tableau périodique comme celui des éléments chimiques, où toutes les coûtumes réelles ou simplement possibles apparaîtraient groupées en familles, et où nous n’aurions plus qu’à reconnaître celles que les sociétés ont effectivement adoptées ».

Maalouf nous rappelle qu'(e) il y a toujours eu un malentendu avec cet auteur, parce que « …ce que (pour) ses lecteurs et compatriotes ont aimé en lui, c’est d’abord l’écrivain – sa langue, son style, son souffle, sa grâce, ainsi que sa culture littéraire et artistique ; puis, en deuxième lieu, le penseur ; et en dernier lieu le savant. Alors que, pour lui, c’est le projet scientifique qui aurait dû venir en premier… », nous ne pouvons qu’être d’accord.

Actuellement, le structuralisme et le projet scientifique de Lévi-Strauss est presque abandonné et remplacé par le poststructuralisme (Deleuze, Derrida, Bourdieu, etc.) ; un de ses rares disciples, l’anthropologue Marshall Sahlins, qui continue(é) les théories structurales de Lévi-Strauss, explique le peu d'(t) intérêt du (de le) monde académique pour Lévi-Strauss aux États-Unis aujourd’hui par :

« Le néo-libéralisme, avec son culte de l’individualisme et son hostilité séculaire envers tout ordre collectif en général, gouvernemental en particulier ; le postmodernisme, avec ses antipathies pour les « récits magistraux » et les « catégories essentialisées », ses penchants pour les « discours contestés », les « limites poreuses » et autres formes d’ambiguïté ; et enfin les divers mouvements d’émancipation de groupes minoritaires pour lesquels les « structures » dominantes sont l’ennemi à abattre. Nous vivons à l’âge anti-structurel. »

Claude Lévi-Strauss est mort le 30 octobre 2009, à l’âge de 100 ans, quelques semaines avant d’atteindre les cent un ans.

Une  utilisation un peu exagérée des ressources d'Internet  13/20



Citations :

« La pente naturelle d’un individu tend vers l’ethnocentrisme, c’est-à-dire qu’il tend à considérer sa culture comme la Culture. Cela consiste à ‘répudier purement et simplement les formes culturelles : morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions » (Race et Histoire, 1952).

« Ce qui empêche l’homme d’accéder au bonheur ne relève pas de sa nature, mais des artifices de la civilisation »  (Tristes tropiques, 1955).

« Quad nous commettons l’erreur de croire le sauvage exclusivement gouverné par ses besoins organiques ou économiques, nous ne prenons pas garde qu’il nous adresse le même  reproche, et qu’à lui, son propre désir de savoir paraît mieux équilibré que le notre ». (La pensée sauvage, 1962).

« A proprement parler, il n’existe pas de texte original ; tout mythe est, par nature, une traduction, il a son origine dans un autre mythe provenant d’une population voisine » (Mythologiques, IV, 1971).


Bibliographie :

Académie française, Les inmortels, Claude LÉVI-STRAUSS http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/claude-levi-strauss?fauteuil=29
Descola, Philippe. (2010). Claude Lévi-Strauss (1908-2009) Chaire d’Anthropologie sociale, 1959-1982 dans La lettre du Collège de France, n° 29, pp. 36-38.
Gruau, Élise. (2017). Claude Lévi-Strauss (1908-2009), l’homme en perspective www.franceculture.fr
Maalouf, Amin (2016). Un fauteuil sur la Seine : Quatre siècles d'histoire de France. Ed Grasset & Fasquelle.

UN FAUTEUIL SUR LA SEINE : FRANÇOIS DE CALLIÈRES







MON ACADÉMICIEN FRANÇAIS PRÉFÉRÉ :

FRANÇOIS DE CALLIÈRES  (corrigé sur la feuille d'autocorrection)


Parmi les académiciens dont Amin Maalouf nous parle, il y en a un que j'ai trouvé particulièrement intéressant. Plus précisément François de Callières, sieur de Rochelay et de Gigny, qui était académicien, diplomate et écrivain à l'époque de Louis XIV et de la Régence. Ce que je trouve le plus remarquable est sa vision de la politique, plus proche des principes de l'Europe communautaire d'aujourd'hui  que de ceux du temps de Louis XIV et d'un féru Louis XV. (1)

Il est prouvé que Callières était un homme sans arrogance, mais aussi sans hésitasions, qui malgré sa prudence, se présentait toujours d'une façon très transparente. À cette égard, le duc de Saint-Simon le jugait comme un bon homme, extrêmement sage et sensé, qui ne craignait de déplaire au roi ni aux ministres pour dire la vérité et ce qu'il pensait, et qui les faisait très souvent revenir à son avis. (2)
À l'âge de vingt deux ans, Callières était chargé d'une première mission diplomatique, visant ètablier le duc de Longueville sur le trône de Pologne. L'experience serait tout un défi pour le jeune Callière, puisque le duc de Longueville serait tué en 1672, en passant le Rhin. Après, il mènait d'autres missions pour les souverains européens. En 1688, il publiait un panégyrique du roi, qui lui vaudra d'être admis à l' Académie française.

Mais son oeuvre plus étonnante pour l'époque était, sans doute, „De la manière de négocier avec les souverains“, publiée l'an 1716, exactement un an avant sa mort. À ce temps-là, la Régence avait été instaurée temporairement à cause du trop jeune âge de Louis XV, heritier du Roi-Soleil. Cette periode-là était marquée par les excès, le gaspillage et la manque de connexion de la royauté avec la réalité politique, sociale et économique du peuple. Donc, ce faisant, c'est surprenant la prudence d'un Callière qui conseille au lieu de faire face; qui recommende persuader au lieu de pousser à employer les armes :
Tout prince chrétien doit avoir pour maxime principale de n'employer les armes pour soutenir et faire valoir ses droits, qu'après avoir tenté et épuisé celle de la raison et de la persuasion, et il est de son intérêt d'y joindre encore celle des biens-faits qui est le plus sûr de tous les moyens pour affermir et pour augmenter sa puissance; mais il faut qu'il se serve de bons ouvriers qui sachent les mettre en oeuvre pour lui gagner les en coeurs et les volontez des hommes, et c'est en cela principalment que consiste la science de la négociation.“  (3)
La politique de Callière était en avance sur son temps. Même l'économist John Kenneth Galbraith a reconnu que tout ce dont la négociation internationale a besoin avait déjà été écrit dans l'oeuvre „De la manière de négocier avec les souverains“.
En résumant, par rapport à son goût pour la prudence, l'attentive écoute comme besoin indispensable pour donner une réponse juste (4) et sans fourberie (5) ,et la défense de la médiation pour procurer la paix des nations (6), je trouve la thèse de Callière pas seulement convaincant, mais aussi exemplaire pour nos hommes et femmes politiques d'aujourd'hui.
(1)François de Callières, „De la manière de négotier avec des rois et des souveraines“ : „Our bien connoître de quelle utilité peuvent être les negociations, il faut considerer que tous les Etats dont l’Europe est composée, ont entr’eux des liaisons & des commerces necessaires qui font qu’on peut les regarder comme des membres d’une même Republique, & qu’il ne peut presque point arriver de changement considerable en quelques-uns de ses membres qui ne soit capable de troubler le repos de tous les autres»
(2)Amin Maalouf, «Un Fauteuil sur la Seine», page 59.
(3)François de Callières, «De la manière de négotier avec des rois et des souveraines», chapitre 1, Pages 2-3, édition 1716.
(4) François de Callières, «De la manière de négotier avec des rois et des souveraines», Page 162 : «L’une des qualitez la plus necessaire a un bon negociateur est de savoir ecouter avec attention & avec réflécion tout ce qu’on lui veut dire, & de répondre juste & bien à propos aux choses qu’on lui represente, bien-loin de s’empresser à declarer tout ce qu’il sait é tout ce qu’il desire».
(5)François de Callières, «De la manière de négotier avec des rois et des souveraines», Page 168 : «Un habile Negociateur doit encore éviter avec soin la sotte vanité de vouloir se faire croire un homme fin & adroit pour ne pas jetter de la défiance dans l’esprit de ceux avec qui il negocie, il doit au contraire travailler à les convaincre de sa sincerité, de sa bonne-foi & de la droiture de ses intentions, pour faire concourir les interêts dont il est chargé avec ceux du Prince ou de l’Etat, auprès duquel il se trouve comme le veritable & solide but, auquel doivent tendre toutes ses negociations».
(6)François de Callières, «De la manière de négotier avec des rois et des souveraines» : «Il est encore de l’intérêt d’un grand Prince, d’employer des négociateurs à offrir sa médiation dans les démêlez qui arrivent entre les souverains, & à leur procurer la paix par l’autorité de son entremise, rien n’est plus propre à étendre la réputation de sa puissance, & à la faire respecter de toutes les Nations.