André Siegfried est né au Havre le 21 avril 1875. Il est un grand
sociologue, historien et géographe français, pionnier de la sociologie
électorale.
André Siegfried est
élève au lycée Condorcet. D’abord tenté par la politique, à l’instar de son
père Jules Siegfried qui a été maire du Havre, député de la Seine-Inférieue et
ministre du Commerce, il y renonce après plusieurs échecs, dont quatre aux
élections législatives (1902, 1903, 1906 et 1910).
Engagé en politique aux côtés des
radicaux indépendants et des républicains de gauche, André Siegfried se
présente en 1902 dans les Basses-Alpes, dans la circonscription de Castellane,
dont le député sortant est le progressiste antidreyfusard Boni de Castellane.
Battu par ce dernier, il l'accuse de diffamation et obtient l'annulation de
l'élection le 7 novembre suivant. Cependant, à l'élection partielle du 25
janvier 1903, Siegfried est à nouveau battu, avec plus de 500 voix d'écart.
Lors des élections législatives
de 1906, il se présente dans la 2e circonscription du Havre contre
le député sortant progressiste Louis Brindeau, qui le bat dès le premier tour
avec 9194 voix contre 7696.
Il est à la fois sociologue,
historien, économiste et écrivain. Il enseigne à partir de 1911 à l'École libre
des sciences politiques. Proche du sociologue Gustave Le Bon L'âme des peuples, il publie en
1913 son Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième
République, ouvrage fondateur de la sociologie
électorale dans lequel il insiste notamment sur l’influence de la géologie
sur le vote des habitants d’une quinzaine de départements de l’Ouest de la
France durant les quarante premières années de la Troisième République.
En
1932, il est élu à l’Académie des sciences morales et politiques. En 1933, il
obtient la chaire de géographie économique et politique au Collège de France. À
partir de 1934 et jusqu’à sa mort, il collaborera de façon régulière au Figaro.
Il devient Grand officier de la Légion d´honneur. Deux mois après la Libération
de Paris, le 12 octobre 1944, André Siegfried est élu à l’Académie française,
en même temps que Louis de Broglie et Louis Pasteur Vallery-Radot, avec 13 voix
au fauteuil de Gabriel Hanotaux. Il s'agit de la première élection depuis
l'invasion allemande.
L'Académie,
dont une douzaine de membres décédés n'ont pas été remplacés depuis quatre ans,
et dont plusieurs autres membres vivent en exil ou sont emprisonnés, ne peut
réunir ce jour-là que dix-sept votants, soit moins que le quorum exigé. Ces
trois élections sont malgré tout considérées comme valables et les trois nouveaux
académiciens pourront même prendre part aux élections suivantes avant d'avoir
été reçus en séance solennelle. André Siegfried est reçu le 21 juin 1945 par le
duc de La Force.
Il écrit régulièrement dans la
revue du diplomate Montguerre, l'Échauguette.
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