Affichage des articles dont le libellé est Un fauteuil sur la Seine. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Un fauteuil sur la Seine. Afficher tous les articles

vendredi 27 avril 2018


Quand j’ai commencé ce livre, j’ai trouvé des choses intéressantes dans (en) chacun des personnages décrit(e)s par Amin Maalouf. Bien sûr, je ne l’ai pas lu entièrement  mais c’est une  tâche qui reste en attente parce que ce livre est vraiment captivant pour connaître ces quatre siècles d’histoire de la culture française.

Comme personnage j’ai choisi Phil(l)ippe Quinault , un véritable enfant prodige, élu en 1670 au fauteuil nº 29 de l’Académie Française. Fils d’un boulanger, il est né à Paris en 1635. Il avait 18 ans quand il a connu son premier succès comme auteur de théâtre et a ensuite continué multipliant ses triomphes avec une production importante de comédies et de tragédies qui se jouaient devant un public enthousiaste . Il a aussi été très apprécié du Roi(s) Louis XIV.

Quinault était un homme très intelligent et avisé qui a été le premier à écrire des livrets d’opéra en langue française lorsque ce genre littéraire n’existait qu’en italien.

Avant d’inaugurer sa carrière de librettiste, il avait fait des études de droit et possédait un titre d’avocat au Parlement de Paris, en plus d’une charge d’auditeur à la Cour des comptes.

À l’époque de son élection à l’Académie, Quinault avait commencé une collaboration avec un talentueux compositeur, Jean-Baptiste Lully , pour écrire des textes adaptés à ses compositions. C’était un compositeur venu d’Italie très apprécié du Roi. Quinault et Lully allaient devenir les vedettes de la cour en participant à la création des fêtes somptueuses de Louis XIV.

Cette collaboration a apporté à Quinault notoriété et fortune, mais aussi beaucoup de jalousie et de dénigrement.  On pense que les grands hommes, qui écrivent l’histoire,  ont un sentiment très élevé les uns envers les autres, mais la réalité est qu’ils souffrent de l’envie, de la jalousie et des sentiments ignobles comme tous les humains.

Je voudrais souligner qu’en plus d’avoir révolutionné la manière de prendre plaisir aux (jouir les) représentations d’opéra permettant au public de comprendre les paroles chantées,  il a été aussi , dit-on ,  le premier auteur à recevoir un paiement sur les (aux) recettes.

Il n’avait que 18 ans lorsqu’il a écrit(e) sa première œuvre « Les Rivales ». À ce moment-là, elle a été appréciée (il était pris en affection) par Tristan L’Hermite qui l’a présentée dans les salons comme étant de lui , mais quand les comédiens ont connu le jeune auteur ils ont décidé de le payer sur les (aux) recettes. Cette action a été à l’origine des droits d’auteur en  France.

Comme le Roi était un libertin qui avait eu de nombreuses maîtresses tout au long de sa vie, les prédicateurs de l’époque culpabilisaient Quinault pour les textes lascifs de ses chansons. En particulier l’évêque de Meaux, Bossuet, qui était le confesseur d’une partie de la famille royale et qui ne cessait de recommander au souverain de se comporter comme un bon chrétien, d’honorer son épouse et d’ignorer les jolies femmes qui frétillaient autour de lui.

Malheureusement,  à la fin de sa vie l’auteur a vécu dans la peur d’un châtiment divin pour avoir écrit ses paroles d’amour  et il est mort dans la solitude.
13,5/20

Un fauteuil sur la Seine: André Siegfried.




André Siegfried est né au Havre le 21 avril 1875. Il est un grand sociologue, historien et géographe français, pionnier de la sociologie électorale.
André Siegfried est élève au lycée Condorcet. D’abord tenté par la politique, à l’instar de son père Jules Siegfried qui a été maire du Havre, député de la Seine-Inférieue et ministre du Commerce, il y renonce après plusieurs échecs, dont quatre aux élections législatives (1902, 1903, 1906 et 1910).


Libre-penseur et protestant au moment où la loi Combes interdit tout enseignement aux membres d’une congrégation (1904) et où la loi de la séparation des Églises et de l'État (1905) est votée, il rédige un essai sur la société canadienne dans laquelle il dénonce les écoles confessionnelles ainsi que l’influence religieuse ambiante. D’abord critiqué par le théologien Dominique-Ceslas Gonthier, son ouvrage est encore aujourd'hui perçu de manières diverses, certains le jugeant trop critique tandis que d'autres en font un reflet fidèle du passé religieux du Canada.


VIE POLITIQUE
Engagé en politique aux côtés des radicaux indépendants et des républicains de gauche, André Siegfried se présente en 1902 dans les Basses-Alpes, dans la circonscription de Castellane, dont le député sortant est le progressiste antidreyfusard Boni de Castellane. Battu par ce dernier, il l'accuse de diffamation et obtient l'annulation de l'élection le 7 novembre suivant. Cependant, à l'élection partielle du 25 janvier 1903, Siegfried est à nouveau battu, avec plus de 500 voix d'écart.
Lors des élections législatives de 1906, il se présente dans la 2e circonscription du Havre contre le député sortant progressiste Louis Brindeau, qui le bat dès le premier tour avec 9194 voix contre 7696.


En décembre 1909, il brigue un poste de conseiller général dans le 4e canton du Havre. Arrivé en seconde position au premier tour derrière le maire radical-socialiste de Graville-Sainte-Honorine, le docteur Valentino, il est battu au second tour.


Le 24 avril 1910, il tente une dernière fois sa chance dans la 2e circonscription du Havre. Il arrive en deuxième position (avec 5 715 voix), devant Valentino (4 255 voix) mais loin derrière Brindeau (8 758 voix). A la fin il est battu au second tour, avec 7 687 voix (contre 10 210 à Brindeau).


SOCIOLOGUE, HISTORIEN, ÉCONOMISTE, ÉCRIVAIN
Il est à la fois sociologue, historien, économiste et écrivain. Il enseigne à partir de 1911 à l'École libre des sciences politiques. Proche du sociologue Gustave Le Bon L'âme des peuples, il publie en 1913 son Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République, ouvrage fondateur de la sociologie électorale dans lequel il insiste notamment sur l’influence de la géologie sur le vote des habitants d’une quinzaine de départements de l’Ouest de la France durant les quarante premières années de la Troisième République. 


Il fait d’interprète pendant la Première Guerre Mondiale. 


Très attaché à sa ville natale, il sera le premier président d'honneur de l'Institut havrais de sociologie économique et de psychologie des peuples (fondé en 1937).


VIE ACADEMIQUE
En 1932, il est élu à l’Académie des sciences morales et politiques. En 1933, il obtient la chaire de géographie économique et politique au Collège de France. À partir de 1934 et jusqu’à sa mort, il collaborera de façon régulière au Figaro. Il devient Grand officier de la Légion d´honneur. Deux mois après la Libération de Paris, le 12 octobre 1944, André Siegfried est élu à l’Académie française, en même temps que Louis de Broglie et Louis Pasteur Vallery-Radot, avec 13 voix au fauteuil de Gabriel Hanotaux. Il s'agit de la première élection depuis l'invasion allemande.
L'Académie, dont une douzaine de membres décédés n'ont pas été remplacés depuis quatre ans, et dont plusieurs autres membres vivent en exil ou sont emprisonnés, ne peut réunir ce jour-là que dix-sept votants, soit moins que le quorum exigé. Ces trois élections sont malgré tout considérées comme valables et les trois nouveaux académiciens pourront même prendre part aux élections suivantes avant d'avoir été reçus en séance solennelle. André Siegfried est reçu le 21 juin 1945 par le duc de La Force.
Il écrit régulièrement dans la revue du diplomate Montguerre, l'Échauguette.


Par ailleurs, il devient le premier président de la Fondation nationale des sciences politiques, en 1945. On lui doit de nombreuses études sur les pays anglo-saxons, la France et la sociologie électorale.


En 1954, il fonde l’Institut des sciences et techniques humaines (Quai de Javel), classe préparatoire aux grandes écoles.


André Siegfried est mort à Paris le 28 mars 1959. Son épouse Paule Laroche, est décédée en 1964.






lundi 23 avril 2018

Un fauteuil sur la Seine: 18 - Sur Claude Lévi-Strauss (1908-2009)

18 - Sur Claude Lévi-Strauss (1908-2009)

Claude LÉVI-STRAUSS Élu en 1973 au fauteuil 29


 
Grand-croix de la Légion d’honneur
Commandeur de l’ordre national du Mérite
Commandeur des Arts et des Lettres
Commandeur des Palmes académiques
Commandeur de l’ordre de la Couronne de Belgique
Commandeur de l’ordre national de la Croix du Sud du   Brésil
Étoile d’or et d’argent de l’ordre du Soleil levant
Grand-croix de l’ordre du Mérite scientifique du Brésil
Professeur au Collège de France
Anthropologue
Ethnologue 
(Académie française, Les inmortels, Nº 647)
Né le 28 novembre 1908 à Bruxelles, Lévi-Strauss grandit à Paris dans une famille juive alsacienne, son père était le peintre Raymond Lévi (petit-fils d'Isaac Strauss, chef d’orchestre à la cour de Louis-Philippe Ier), portraitiste, qui connaît à Paris des difficultés financières à cause du déclin du portrait peint « …il pâtissait de l’émergence d’un nouvel art qui était en train de rendre le sien totalement obsolète : la photographie… » (Maalouf, 2016). Néanmoins (peut être grâce à (pour) l’influence d’Isaac Strauss) « chez lui, on chante Offenbach par cœur et on va à l’opéra même quand on n’a pas beaucoup d’argent » (France-Culture).

Après ses années de lycée, Claude obtient sa licence à la faculté de droit à Paris et son diplôme d'études supérieures de philosophie à la Sorbonne (1927). Pendant ses études universitaires, il découvre Marx et Freud et s'intéresse à (per) la politique, devenant secrétaire général des étudiants socialistes S.F.I.O. De 1928 à 1934, Lévi-Strauss enseigne la philosophie aux lycées de Mont-de-Marsan et de Laon, mais il n’aime pas la forme traditionnelle de l’enseignement.  

En 1934, on lui propose d'occuper un poste de professeur de sociologie à l’université de São Paulo et il se rend au Brésil (1935-1938), où il organise des études et des expéditions ethnographiques.

Après (Ensuite) un bref retour en France, il part aux États-Unis (à) enseigner à la New School for Social Research de New York, ville où dans cette période on vivait la naissance du structuralisme. New York est aussi l’endroit où il rencontre Roman Jakobson, qui va l’initier à la linguistique.

Lévi-Strauss « …découvre dans la phonologie structurale un modèle exemplaire pour mettre en œuvre son intuition, et dans l’abondante littérature ethnographique qu’il dépouille à New York, les matériaux pour nourrir ce modèle. Celui-ci présente quatre caractéristiques remarquables : il abandonne le niveau des phénomènes conscients pour privilégier l’étude de leur infrastructure inconsciente ; il se donne pour objet d’analyse non pas des termes, mais les relations qui les unissent ; il s’attache à montrer que ces relations forment système ; enfin, il vise à découvrir des lois générales » (Descola, 2010).

Il travaille sur une analogie avec la relation entre les phonèmes et les termes pour l’appliquer aux parents « …les uns comme les autres sont des éléments dont la signification provient de ce qu’ils sont combinés en systèmes, eux-mêmes produits du fonctionnement inconscient de l’esprit, et dont la récurrence en maints endroits du monde suggère qu’ils répondent à des lois universelles… » (ibid.), Lévi-Strauss veut(x) prouver, en utilisant une méthode scientifique, qu’il n’y a pas de(s) différences entre les parents en fonction de la civilisation, que les lois régissant les parents sont les mêmes pour les parents occidentaux(les) que pour les parents de toutes les autres civilisations, ou, comme Maalouf récapitule (2016) : « …pour les liens de parenté, par exemple, ou pour le langage, ne pourrait-on pas établir des lois universelles, dès lors qu’il s’agit de prédispositions mentales innées à l’homme et antérieures à toute société particulière ? ».

C’est avec cette hypothèse sur le modèle linguistique qu’il écrit(ve) à New York sa thèse Les Structures élémentaires de la parenté pour son doctorat ès lettres en 1948 ; il (et) revient(s) ensuite en France. Cet ouvrage l’établirait comme un grand ethnologue et part  « d’un vaste mouvement intellectuel, le structuralisme, qui verra en Lévi-Strauss l’un de ses inspirateurs » (ibid.).

En 1959 il est nommé professeur au Collège de France, chaire d’anthropologie sociale, où il reste jusqu'à sa retraite en 1982.

Ses oeuvres principales sont Tristes tropiques (1955),  et les Mythologiques (tétralogie ; 1964-1971), où on constate que Lévi-Strauss refuse toujours l’hégémonie de la civilisation de l’homme blanc et de son « progrès », comme Maalouf souligne, « Lévi-Strauss voulait aller plus loin, beaucoup plus loin encore : ‘Je suis persuadé, écrivait-il, que les sociétés humaines, comme les individus – dans leurs jeux, leurs rêves ou leurs délires –ne créent jamais de façon absolue, mais se bornent à choisir certaines combinaisons dans un répertoire idéal qu’il serait possible de reconstituer.’ En faisant l’inventaire de toutes les coûtumes observées, de toutes celles imaginées dans les mythes, "on parviendrait à dresser une sorte de tableau périodique comme celui des éléments chimiques, où toutes les coûtumes réelles ou simplement possibles apparaîtraient groupées en familles, et où nous n’aurions plus qu’à reconnaître celles que les sociétés ont effectivement adoptées ».

Maalouf nous rappelle qu'(e) il y a toujours eu un malentendu avec cet auteur, parce que « …ce que (pour) ses lecteurs et compatriotes ont aimé en lui, c’est d’abord l’écrivain – sa langue, son style, son souffle, sa grâce, ainsi que sa culture littéraire et artistique ; puis, en deuxième lieu, le penseur ; et en dernier lieu le savant. Alors que, pour lui, c’est le projet scientifique qui aurait dû venir en premier… », nous ne pouvons qu’être d’accord.

Actuellement, le structuralisme et le projet scientifique de Lévi-Strauss est presque abandonné et remplacé par le poststructuralisme (Deleuze, Derrida, Bourdieu, etc.) ; un de ses rares disciples, l’anthropologue Marshall Sahlins, qui continue(é) les théories structurales de Lévi-Strauss, explique le peu d'(t) intérêt du (de le) monde académique pour Lévi-Strauss aux États-Unis aujourd’hui par :

« Le néo-libéralisme, avec son culte de l’individualisme et son hostilité séculaire envers tout ordre collectif en général, gouvernemental en particulier ; le postmodernisme, avec ses antipathies pour les « récits magistraux » et les « catégories essentialisées », ses penchants pour les « discours contestés », les « limites poreuses » et autres formes d’ambiguïté ; et enfin les divers mouvements d’émancipation de groupes minoritaires pour lesquels les « structures » dominantes sont l’ennemi à abattre. Nous vivons à l’âge anti-structurel. »

Claude Lévi-Strauss est mort le 30 octobre 2009, à l’âge de 100 ans, quelques semaines avant d’atteindre les cent un ans.

Une  utilisation un peu exagérée des ressources d'Internet  13/20



Citations :

« La pente naturelle d’un individu tend vers l’ethnocentrisme, c’est-à-dire qu’il tend à considérer sa culture comme la Culture. Cela consiste à ‘répudier purement et simplement les formes culturelles : morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions » (Race et Histoire, 1952).

« Ce qui empêche l’homme d’accéder au bonheur ne relève pas de sa nature, mais des artifices de la civilisation »  (Tristes tropiques, 1955).

« Quad nous commettons l’erreur de croire le sauvage exclusivement gouverné par ses besoins organiques ou économiques, nous ne prenons pas garde qu’il nous adresse le même  reproche, et qu’à lui, son propre désir de savoir paraît mieux équilibré que le notre ». (La pensée sauvage, 1962).

« A proprement parler, il n’existe pas de texte original ; tout mythe est, par nature, une traduction, il a son origine dans un autre mythe provenant d’une population voisine » (Mythologiques, IV, 1971).


Bibliographie :

Académie française, Les inmortels, Claude LÉVI-STRAUSS http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/claude-levi-strauss?fauteuil=29
Descola, Philippe. (2010). Claude Lévi-Strauss (1908-2009) Chaire d’Anthropologie sociale, 1959-1982 dans La lettre du Collège de France, n° 29, pp. 36-38.
Gruau, Élise. (2017). Claude Lévi-Strauss (1908-2009), l’homme en perspective www.franceculture.fr
Maalouf, Amin (2016). Un fauteuil sur la Seine : Quatre siècles d'histoire de France. Ed Grasset & Fasquelle.

UN FAUTEUIL SUR LA SEINE : FRANÇOIS DE CALLIÈRES







MON ACADÉMICIEN FRANÇAIS PRÉFÉRÉ :

FRANÇOIS DE CALLIÈRES  (corrigé sur la feuille d'autocorrection)


Parmi les académiciens dont Amin Maalouf nous parle, il y en a un que j'ai trouvé particulièrement intéressant. Plus précisément François de Callières, sieur de Rochelay et de Gigny, qui était académicien, diplomate et écrivain à l'époque de Louis XIV et de la Régence. Ce que je trouve le plus remarquable est sa vision de la politique, plus proche des principes de l'Europe communautaire d'aujourd'hui  que de ceux du temps de Louis XIV et d'un féru Louis XV. (1)

Il est prouvé que Callières était un homme sans arrogance, mais aussi sans hésitasions, qui malgré sa prudence, se présentait toujours d'une façon très transparente. À cette égard, le duc de Saint-Simon le jugait comme un bon homme, extrêmement sage et sensé, qui ne craignait de déplaire au roi ni aux ministres pour dire la vérité et ce qu'il pensait, et qui les faisait très souvent revenir à son avis. (2)
À l'âge de vingt deux ans, Callières était chargé d'une première mission diplomatique, visant ètablier le duc de Longueville sur le trône de Pologne. L'experience serait tout un défi pour le jeune Callière, puisque le duc de Longueville serait tué en 1672, en passant le Rhin. Après, il mènait d'autres missions pour les souverains européens. En 1688, il publiait un panégyrique du roi, qui lui vaudra d'être admis à l' Académie française.

Mais son oeuvre plus étonnante pour l'époque était, sans doute, „De la manière de négocier avec les souverains“, publiée l'an 1716, exactement un an avant sa mort. À ce temps-là, la Régence avait été instaurée temporairement à cause du trop jeune âge de Louis XV, heritier du Roi-Soleil. Cette periode-là était marquée par les excès, le gaspillage et la manque de connexion de la royauté avec la réalité politique, sociale et économique du peuple. Donc, ce faisant, c'est surprenant la prudence d'un Callière qui conseille au lieu de faire face; qui recommende persuader au lieu de pousser à employer les armes :
Tout prince chrétien doit avoir pour maxime principale de n'employer les armes pour soutenir et faire valoir ses droits, qu'après avoir tenté et épuisé celle de la raison et de la persuasion, et il est de son intérêt d'y joindre encore celle des biens-faits qui est le plus sûr de tous les moyens pour affermir et pour augmenter sa puissance; mais il faut qu'il se serve de bons ouvriers qui sachent les mettre en oeuvre pour lui gagner les en coeurs et les volontez des hommes, et c'est en cela principalment que consiste la science de la négociation.“  (3)
La politique de Callière était en avance sur son temps. Même l'économist John Kenneth Galbraith a reconnu que tout ce dont la négociation internationale a besoin avait déjà été écrit dans l'oeuvre „De la manière de négocier avec les souverains“.
En résumant, par rapport à son goût pour la prudence, l'attentive écoute comme besoin indispensable pour donner une réponse juste (4) et sans fourberie (5) ,et la défense de la médiation pour procurer la paix des nations (6), je trouve la thèse de Callière pas seulement convaincant, mais aussi exemplaire pour nos hommes et femmes politiques d'aujourd'hui.
(1)François de Callières, „De la manière de négotier avec des rois et des souveraines“ : „Our bien connoître de quelle utilité peuvent être les negociations, il faut considerer que tous les Etats dont l’Europe est composée, ont entr’eux des liaisons & des commerces necessaires qui font qu’on peut les regarder comme des membres d’une même Republique, & qu’il ne peut presque point arriver de changement considerable en quelques-uns de ses membres qui ne soit capable de troubler le repos de tous les autres»
(2)Amin Maalouf, «Un Fauteuil sur la Seine», page 59.
(3)François de Callières, «De la manière de négotier avec des rois et des souveraines», chapitre 1, Pages 2-3, édition 1716.
(4) François de Callières, «De la manière de négotier avec des rois et des souveraines», Page 162 : «L’une des qualitez la plus necessaire a un bon negociateur est de savoir ecouter avec attention & avec réflécion tout ce qu’on lui veut dire, & de répondre juste & bien à propos aux choses qu’on lui represente, bien-loin de s’empresser à declarer tout ce qu’il sait é tout ce qu’il desire».
(5)François de Callières, «De la manière de négotier avec des rois et des souveraines», Page 168 : «Un habile Negociateur doit encore éviter avec soin la sotte vanité de vouloir se faire croire un homme fin & adroit pour ne pas jetter de la défiance dans l’esprit de ceux avec qui il negocie, il doit au contraire travailler à les convaincre de sa sincerité, de sa bonne-foi & de la droiture de ses intentions, pour faire concourir les interêts dont il est chargé avec ceux du Prince ou de l’Etat, auprès duquel il se trouve comme le veritable & solide but, auquel doivent tendre toutes ses negociations».
(6)François de Callières, «De la manière de négotier avec des rois et des souveraines» : «Il est encore de l’intérêt d’un grand Prince, d’employer des négociateurs à offrir sa médiation dans les démêlez qui arrivent entre les souverains, & à leur procurer la paix par l’autorité de son entremise, rien n’est plus propre à étendre la réputation de sa puissance, & à la faire respecter de toutes les Nations.

dimanche 15 avril 2018

Le cardinal de Fleury


-->


André Hercule de Fleury

Né à Lodève, en Languedoc, le 28 juin 1653, il faisait partie de la petite noblesse languedocienne. Fils de Jean de Fleury, seigneur de Dio.
Le village de Dio est situé dans le département de l’Hérault (34), arrondissement de Lodève, commune de Dio et Valquières, aux confins du Bitterrois et du Haut-Languedoc. Dio possède un château médiéval plus le hameau qui l’entoure (classés monuments nationaux(ls) en 1930) qui sont vraiment magnifiques.



Fleury, un homme d’Église

Le cardinal de Fleury était destiné dès l’enfance à l’église vu ses humbles origines et à(avec que) six ans seulement, il est envoyé à Paris pour y faire des études au collège de Clermont puis au Collège d’Harcourt comme d’autres fils de nobles de l’époque.

Il fut nommé chanoine en 1668 et prêtre en 1674. Il poursuivit ses études de théologie jusqu' (, les finissant) en 1676.

À 30 ans il devient l’aumônier de la reine Marie-Thérèse et ensuite, après sa mort, celui du roi, grâce au cardinal de Bonzi.

Le diocèse de Fréjus, frontalier avec le duché de Savoie, lui est consacré et il s'y(e) rend fréquemment. (dans son diocèse avec soin).

Lors de la guerre de succession d'Espagne (1701-1714), voyant son diocèse menacé par Victor-Amédée II de Savoie, il parlemente avec l’ennemi et évite le passage des troupes. Suite à cet(te) événement il sera soupçonné de trahison et ce ne sera que grâce à (pour) son habilité politique et au (pour le) soutien de ses amis à Versailles qu'il pourra (a pu) éviter la disgrâce.

Prétextant des ennuis de santé, il renonce à son évêché en 1715 et peu de temps après il est nommé abbé commendataire de l'abbaye Saint-Philibert de Tournus, qu'il gouvernera jusqu'à sa mort.

À l'âge de 73 ans (1726), Fleury, à (sur) la demande du roi, (il) est nommé (créé) cardinal. 



Fleury, un homme politique

En(A) même temps qu'il est (d’être) nommé abbé(aye) (et sur les (à) instances du) le duc du Maine,  fils légitimé du roi de France Louis XIV, le couche sur (Ce-ci ajoute à) son testament comme responsable de(qu’il fait confiance à Fleury pour) l'éducation de son arrière-petit-fils et successeur, le futur Louis XV.

Le 1er avril 1716, Philippe, duc d'Orléans et régent du royaume nomme Fleury précepteur du jeune Louis XV (qui a alors tout juste 6 ans d'âge), conformément  au testament de Louis XIV.

En 1717, le régent lui accorde le privilège considérable de monter dans le carrosse du roi : en effet, « monter dans le carrosse du roi » impliquait de pouvoir dialoguer avec le roi (parler de l'état du royaume, obtenir des grâces, etc.) et d'être vu par tous dans une certaine intimité avec le monarque. Ce privilège revêtait une grande importance politique.

Le 25 octobre 1722, Louis XV est sacré roi à Reims. Fleury tient le rôle d'un pair ecclésiastique.

Après la mort du duc d’Orléans, c’est le duc de Bourbon qui prend(s) sa place comme premier ministre. Un ministre très jaloux(s) du cardinal Fleury et donc, ce dernier (il) décide de partir, sans a(d)vertir le roi, au séminaire d'Issy-les-Moulineaux.

Le roi se voit, encore une fois, privé de la compagnie des personnes importantes pour lui, et il décide de mettre de côté le(au) duc de Bourbon (pas trop populaire) et  décide de gouverner (-t-il de s’en passer) sans premier ministre.

Le 11 juin 1726, à la suite de la disgrâce du Duc de Bourbon, Fleury devient Ministre d'État et contrairement à nombre de ses prédécesseurs, le cardinal est réputé ne pas avoir profité de son élévation au ministère pour s'enrichir ni favoriser ses proches.

Voltaire dans son Précis du siècle de Louis XV dit de lui qu'il « fut simple et économe en tout, sans jamais se démentir.  On avait besoin de cette paix qu'il aimait... Il laissa tranquillement La France réparer ses pertes et s'enrichir par un commerce immense sans faire aucune innovation, traitant l'État comme un corps puissant et robuste qui se rétablit de lui-même» une opinion quasiment élogieuse venant d'un homme qui n'était pas de son bord et (y) qui l'avait qualifié auparavant d'(être un) homme à l'esprit (de spirit) borné.

Aussi, Valéry Giscard d'Estaing, président de la République du 27 mai 1974 au 21 mai 1981 considère que la France (notre) pays ne fut jamais mieux administrée que par le cardinal de Fleury, entre 1726 et 1743 - « le meilleur Premier ministre que nous ayons eu ».

Par contre, d'après le marquis de Condorcet, qui le(lui) détestait, il serait ( lui croyait) responsable d'avoir inculqué à son pupille l'art de la dissimulation et aussi, (ainsi) pendant son gouvernement, il faut remarquer l'accession de son neveu et filleul du roi Jean-Hercule de Rosset de Rocozels au titre de duc de Fleury.



Fleury un homme "immortel"

Le cardinal de Fleury remplaça, le 22 avril 1717, Callières à l’Académie française et y fut reçu par Valincour le 23 juin 1717 ; Son disc(u)ours peut être lu (on peut le lire) ici. (http://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-dandre-hercule-de-fleury)

En tant que premier ministre il y exerça une très grande influence et combattit avec passion tant les (des) candidatures des jansénistes de Louis Racine, comme des premiers philosophes, par exemple (p.e) Montesquieu.

Le jansénisme est une doctrine théologique s'en(se) tenant strictement à la doctrine de saint Augustin et considéré(s) comme nuisible à (des ennemis de) la monarchie.

Sa (La) forte opposition (qu’il fut) à l’entrée de Montesquieu à (dans) l’académie française est très (forte) connue. Fleury luttait pour que se perpétue (la perpétuation de) la monarchie absolutiste et Montesquieu et son oeuvre capitale De l’esprit des lois nous parle du principe de distinction des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, base de toute république parlementaire.

Montesquieu dont les Lettres persanes contenaient des critiques à peine voilées contre le pouvoir royal prétendit que son éditeur avait ajouté de sa propre main les passages incriminés, et il alla même jusqu'à publier une nouvelle édition expurgée en la présentant comme la seule et authentique. Fleury fit donc semblant d'y croire et le laissa élire.

Cette élection marquera une nouvelle ère au cours de laquelle les prélats allaient perdre peu à peu leur influence au profit des philosophes et même à la mort du Cardinal, Voltaire convoitera lui-même son fauteuil sur la Seine.



Fleury un homme "éternel"

Il meurt (est mort) en 1743 et il restera(i) toujours connu comme artisan de la paix en Europe et de la stabilité économique du royaume ;(,) mais le cardinal de Fleury ne peut pourtant pas s’opposer à la montée en puissance du Parlement de Paris et des (les) nouvelles idées de Montesquieu (montesquiennes) .
Après sa mort, Louis XV prend la décision de régner seul. Aucun Premier ministre ne succède à « Son Éternité », surnom donné au cardinal pour sa longévité , en effet, il (, Il) vivra jusqu'à 90 ans.

Très beau travail, bien documenté 19/20

Pour en savoir plus: